Salut Horcazien.ne, nous espérons que tu vas bien ! On se retrouve aujourd’hui pour parler d’un sujet encore trop tabous : le surpoids. En cherchant des témoignages sur le ressenti des personnes en surpoids, ne cochant pas dans la case « norme sociale physique », nous nous sommes rendu compte qu’il n’y en avait pas ou très peu. Quand nous avons tapé « surpoids témoignages » sur google, nous sommes tombées sur des témoignages de personnes ayant perdu du poids. Mais rien sur le « comment vit-on un quotidien stigmatisant avec nos kilos en trop? » que l’on s’assume ou non, ça semble pourtant évident d’en parler non ? C’est une belle histoire que de pouvoir témoigner sur sa perte de poids, mais pour celles et ceux qui n’y parviennent pas, pour qui c’est maladif ? Horcaz a donc rencontré aujourd’hui une personne vivant cette situation, qui souhaite rester anonyme, pour qu’elle nous partage son quotidien de personne stigmatisée à son insu par la société contemporaine.



L ‘ I N T E R V I E W
Horcaz : Salut ! On espère que tu vas bien ?
Anonyme : « Bonjour bonjour tous vas bien j’espère que c’est le cas pour chacun(e) d’entre vous . Yes je suis prête à raconter mon histoire ! »
Horcaz : Comment as-tu vécu ta scolarité face aux regards des autres ?
Anonyme : « Je ne peux pas dire que ma scolarité a été simple face aux regards des autres mais je ne peux pas dire qu’elle a été extrêmement difficile. J’étais entouré, de nature sociable et l’effet de groupe me permettais de me sentir la plupart du temps entouré et « normal ». J’ai déjà vécu quelques jugements, rires, blagues sur mon physique donc mon poids mais comme je l’ai dit j’étais très entouré à ce moment-là, pas forcément avec les bonnes personnes, mais encore une fois l’effet de groupe a jouer un rôle là dessous et m’a permis de me sentir convenable dans ma peau. »
Horcaz : As-tu subi des critiques dans ton cercle familial ?
Anonyme : « Alors oui j’ai subi des critiques dans mon cercle familial et je dirai même que 90% des attaques sur mon poids fond partie de mon entourage. Il n’y a pas si longtemps j’ai eu le privilège d’entendre ça « je ne vais pas l’emmener avec moi il/elle me fait tellement honte , il/elle est tellement gros(se) ». Peu importe le travail que je réalise sur moi-même pour avancer, je ne pourrai jamais oublier ce qui a été dit . Comment se sent-on lorsque l’on s’entend dire de telles horreurs par un proche ? Je me suis en effet demandé comment je pouvais avancer face à des propos comme ça. Il y a une forme de déshonneur, d’humiliation, perte de confiance en soi, c’est assez difficile à vivre, oui, surtout face aux efforts que j’entreprends pour améliorer ma relation avec mon corps. »
Horcaz : Comment t’es tu sentis face aux attaques verbales proférées par ces membres de ta famille ?
Anonyme : « Je me suis senti rejeté, humilié. Je ne comprenais pas pourquoi je devais entendre tout ça . J’aurais préféré entendre ces attaques venant du cercle extérieur cela ne m’aurait pas touché à ce point. J’ai perdu une part de l’estime que je me porte, déjà si difficilement acquise . Face aux attaques d’un proche, je me suis senti démotivé, j’avais perdu le goût de tout, je ne voulais parler à personne, je me remettais en question pour rien. »
Horcaz : As-tu réussi à te détacher du regard et de la pression sociale exercée su ton corps ?
Anonyme : « Oui, en grandissant en étant entouré des personnes que j’ai choisi. L’entourage avec qui j’ai décidé d’avancer me permet de ne plus faire attention à la pression sociale exercée sur mon corps oui . Il y a un travail personnel également pour s’accepter et finalement juste kiffer qui je suis, arrêter de penser que je ne suis pas normal alors qu’en réalité je suis simplement comme toi, comme vous, comme eux. Mais je dois encore le redire : mon entourage m’aide énormément là-dessus! »
Horcaz : Aujourd’hui, dirais-tu que tu es enfin libéré de ces jugements ?
Anonyme : « Alors oui et non . Je suis libéré sur le jugement des autres en général, notamment sur les blagues, les insultes, les regards, les moqueries, depuis un certain temps déjà ! Les types de phrases du genre « tu ne dois pas porter ça » ou « tu ne dois pas mettre de la couleur » ou encore les « ah t’es beau/belle pour un/une rond(e)! » c’est du vu et revu . Je ne suis pas complexé dans la vie de tous les jours. Il m’arrive de l’être à la piscine par exemple mais je ne peux pas empêcher les gens de penser ce qu’ils pensent de moi et j’ai compris que ce n’était pas qu’une question de surpoids c’est-à-dire que si quelqu’un ne m’aime pas je peux pas l’empêcher de ne pas m’apprécier et je m’en fiche à vrai dire donc j’ai appliqué cette règle pour les remarques sur mon poids : s’ils n’aiment pas mon poids, est-ce que ça me dérange ? Et bien non ça me dérange pas, quand tu n’aimes pas quelque chose c’est toi que ça dérange pas moi. Je peux dire que j’aime qui je suis donc à partir de là je vis bien.
En revanche, je ne peux pas être libéré de ces jugements quand ils viennent de quelqu’un de mon entourage et comme je l’ai déjà dit c’est le cas à 90%. Alors je travaille là-dessus, même si, c’est toujours plus difficile quand ça vient d’un proche, à n’importe quel sujet d’ailleurs. »
Horcaz : Comment tu sens-tu aujourd’hui ?
Anonyme : « Aujourd’hui je me sens prête, j’ai entamé un projet de perte de poids et j’aurai recours à la chirurgie bariatrique. Non pas parce que je n’assume plus qui je suis mais parce que j’ai tout ce qu’il me faut dans ma vie actuellement. J’ai atteint tous les objectifs que je m’étais fixés sur ces 2 dernières années, je me suis donc donné ce nouvel objectif pour ma santé physique et mentale.«
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